Depuis quelque temps, on parle beaucoup de l’intelligence artificielle générative (IAg) et du nombre d’emplois que celle-ci éliminera, mais qu’en-t-il pour ceux liés au domaine du conseil financier, particulièrement pour ce qui est des experts du domaine comme le sont les planificateurs financiers?
Quoiqu’en ce moment l’IAg ne peut remplacer les conseils d’un expert du domaine, dans un avenir rapproché cela ne sera plus le cas. Disons que l’outil s’améliore à la vitesse grand V et cela, peu importe quels outils vous examinerez.
Il ne sert à rien de faire l’autruche, les choses vont changer. L’apparition des ordinateurs personnels dans les années 80, cela vous dit quelque chose? Et pourtant, il y a encore plus d’emplois de bureau qu’à cette époque. Lorsque les applications pour rédiger les déclarations fiscales sont apparues, on prédisait la fin des comptables et pourtant, ils sont toujours parmi nous. Cela sera la même chose pour l’IAg. Nous nous sommes adaptés dans le passé et cela sera encore le cas.
Cependant, il ne faut pas perdre de vue qu’actuellement, les services d’un planificateur financier sont essentiellement offerts aux mieux nantis. Pourtant, les moins nantis en ont grandement besoin. L’accès à l’IAg permettra à tous d’être mieux conseillés, indépendamment de la valeur de son patrimoine financier ou de la complexité de son dossier, et c’est une très bonne chose.
De plus, l’IAg fera des merveilles pour la littératie financière puisque les gens pourront poser des questions sans avoir la crainte de se faire vendre quelque chose. Ils pourront être guidés pour concevoir un budget, rédiger leur bilan et passer en revue tous les aspects de la planification financière.
Pour les cas moins complexes, la majorité l’étant, l’IAg sera d’une grande aide pour guider les clients. Pour les dossiers plus complexes, le planificateur financier demeurera l’expert de référence. En revanche, grâce à l’IAg, les clients au cas complexe auront l’occasion de se renseigner avant leur rencontre avec un planificateur financier, ce qui éliminera des craintes, car ils sauront à quoi ressemblera la rencontre et surtout pourquoi tant de questions.
Les experts du domaine, planificateurs financiers inclus, utiliseront l’IAg dans le but de faciliter le volet technique du processus et se concentreront sur l’aspect humain. Comment y arriver? Avec des formations sur la finance comportementale, l’intelligence émotionnelle, les différents types de personnalités, les styles d’individus et pourquoi pas, une formation sur la gestion du changement?
Finalement, en tant qu’expert du domaine, pourquoi ne pas en profiter pour améliorer vos talents de vulgarisateur, de présentateur et de pédagogue. Ainsi, vous améliorerez votre « savoir-être », puisqu’à défaut, vous n’aurez pas de valeur ajoutée face à l’IAg.
En fait, l’expert du domaine deviendra une sorte de « coach financier » tout comme le « coach » de votre centre de conditionnement local qui s’assure que vous faites bien les exercices appris, soyez attentif à votre nutrition et assidu dans votre présence.
Les experts du domaine se préoccuperont de l’individu et de sa capacité à adopter les bons comportements « financiers » et non du rendement du fonds ABC dans le dernier trimestre puisque ce qui est important, c’est le long terme afin d’atteindre ces objectifs, lesquels sont d’accéder à l’indépendance financière tout en protégeant sa famille tout au long du parcours.
Après tout, lorsqu’on y pense un peu, le rôle de l’expert financier est de conseiller ses clients, le rapport en tant que tel est secondaire. À quoi bon un rapport exemplaire si le client ne suit pas les conseils qui y sont proposés? Grâce à l’IAg, les experts de la finance deviendront de vrais partenaires pour les clients qui souhaitent être accompagnés par des professionnels comme les planificateurs financiers.
Cependant, les planificateurs financiers devront être prudents face aux biais liés à l’automatisation. Ces biais peuvent influencer la prise de décision et la qualité des conseils offerts, mais cela, c’est pour un autre article.
Bon parcours… avec ou sans l’IAg!