Combien j’épargne pour la retraite ?

par Clément Hudon, Pl. Fin., FCSI, BAA, M. Sc.
Professeur en planification financière
École des sciences de l’administration
Université TÉLUQ

Pour les planificateurs financiers, la question qui « tue » comme dirait un certain animateur, a trait au montant nécessaire pour s’assurer d’une belle retraite. C’est aussi une question de perception, car ma définition d’une belle retraite n’est pas nécessairement la vôtre.

On recommandera alors à notre client de visualiser sa retraite afin d’estimer son coût de vie à la retraite. Entre se bercer sur son perron et faire le tour du monde, il y a plusieurs scénarios possibles et chacun a son propre budget.

Au-delà de faire ce qu’on veut à la retraite, on n’échappe pas à cette vieille règle, « Fait ce que tu peux et non ce que tu veux! ». C’est vrai dans la vie, mais c’est très vrai à la retraite. Or, plus on aura d’épargne au moment de la retraite, plus de choix nous aurons. Eh oui, on doit parler d’épargne, ce qui pour la majorité des gens signifie, de faire des choix difficiles.

Ce qu’on épargne, on ne peut le dépenser sur des biens de consommation. L’expression que j’entends souvent est « On travaille assez fort, il faut bien se gâter! ». C’est vrai, mais il faut aussi respecter ses moyens. Avant de se « gâter » il serait prudent d’investir en soi-même, en d’autres mots, d’épargner pour sa propre retraite, car personne n’imagine le scénario de se bercer sur son perron à sa propre retraite.

Actuellement, nous pouvons épargner pour la retraite (RÉÉR et/ou fonds de pension) jusqu’à 18% de nos revenus gagnés[1], (maximum de 26,230$ par année en 2018). Pour chaque 100$ de revenus gagnés par année, on peut épargner 18$, incluant la part de l’employeur pour ceux qui ont le privilège d’avoir un tel régime, ce qui n’est pas le cas pour la majorité des travailleurs.

L’épargne est importante, mais le rendement tout autant. Si on tient pour acquis qu’un fonds de pension vise un rendement de 6,5% (long terme) et qu’on considère un taux moyen d’inflation de 2,5% (long terme), on peut espérer à un rendement de 4%.

Épargne retraite

Dans le tableau ci-haut, remplacer simplement les montants par des pourcentages de vos revenus gagnés. Ce faisant, 18% de votre revenu gagné vous permettra une rente de 71% de votre salaire, plus les montants mentionnés. On est toujours dans le monde idéal. Ce même tableau permet aussi de constater les impacts sur la rente en fonction du pourcentage de revenu investi, de l’effet du rendement (4% VS 2,50%) et du temps pour épargner.

Ainsi, un investissement annuel de 18$ pour chaque 100$ de revenu brut, à 4% pendant 35 ans, une carrière type, nous permettrait une rente de 71$ pour chaque 100$ de revenu brut, par année pendant 35 ans au taux de 4%. Ce montant n’inclurait pas les montants de Retraite Québec (Régie des rentes) ni les montants de la Sécurité de la vieillesse. C’est le monde idéal, un objectif, mais pas une fin en soi.

Pour quelqu’un qui débute sur le marché du travail, disons à 25 ans, soit, après les études, on pourrait viser un objectif de 10% du revenu en épargne. Chaque année, on augmente le pourcentage d’épargne de 1% jusqu’au maximum de 18% permis. Avec l’augmentation de l’espérance de vie, un travailleur de 25 ans en 2018 doit s’attendre à travailler 40 ans, jusqu’à son 65e anniversaire. De cette façon, il devrait atteindre le monde idéal mentionné.

Que faire pour le travailleur moins jeune, disons 35 ou 40 ans. L’avis de cotisation fédéral vous renseigne sur vos droits RÉER inutilisés, c’est un bon indicateur pour vous informer de votre cheminement vers le monde idéal. Plus ce montant est important et plus vous aurez du rattrapage à faire.

Il n’est jamais trop tard ou trop tôt, pour épargner pour la retraite. Par contre, plus on tarde à le faire et plus cela représente des choix déchirants. Raison de plus d’être accompagné à ce moment. Pour avoir une idée plus précise, utilisez « SimulR »[2] de Retraite Québec, c’est gratuit.

 LE RÔLE DU PLANIFICATEUR FINANCIER

Ce type de stratégie fait partie du quotidien d’un planificateur financier. En fonction de ses permis d’exercices, il vous conseillera et saura s’entourer d’autres professionnels selon les expertises requises.

Comme le précise l’Institut québécois de planification financière (IQPF)[3]:

La planification financière personnelle est un processus qui consiste à optimiser votre situation financière et votre patrimoine. La planification financière intègre les connaissances des sept domaines suivants : aspects légaux, assurance et gestion des risques, finances, fiscalité, placements, retraite et succession.

 Le rôle du planificateur financier est de vous aider dans l’élaboration de votre planification financière en vous traçant un plan d’action stratégique entièrement adapté à vos besoins et tenant compte de vos contraintes et de vos objectifs personnels. Il vous propose ensuite des stratégies et des mesures cohérentes et réalistes pour atteindre les objectifs que vous vous êtes fixés. Ce sont des atouts précieux pour suivre de près l’évolution de votre patrimoine et prendre la bonne décision au bon moment.

N’hésitez donc pas à consulter un planificateur financier reconnu par l’IQPF[4].

 

 

[1] http://www.questionretraite.ca/chroniques/reer-revenu-gagne-facteur-dequivalence-comprendre-releve/

[2] https://www.rrq.gouv.qc.ca/fr/planification/simulr/Pages/renseignements-personnels.aspx

[3] https://www.iqpf.org/services-au-public

[4] https://www.iqpf.org/services-au-public/repertoire

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