Retraite à 55 ans, du rêve au cauchemar

par Clément Hudon, Pl. Fin., FCSI, BAA, M. Sc.
Professeur en planification financière
École des sciences de l’administration
Université TÉLUQ

RETRAITE À 55 ANS, DU RÊVE AU CAUCHEMAR

Il fut un temps où nous étions « bombardés » de publicité sur la retraite à 55 ans, le fameux « Liberté 55 ». Exception d’une minorité des employés de l’État, très peu d’entre nous peuvent aspirer à prendre leur pleine retraite à l’âge de 55 ans.

Tout comme on ne peut empêcher un cœur d’aimer, on ne peut empêcher quelqu’un de rêver, le rêve, c’est ce qui fait vivre « Loto-Québec » depuis plusieurs années.

Par contre, pour certains, la retraite à 55 ans c’est un cauchemar. Je parle de ceux et celles qui perdent leur emploi au milieu de la cinquantaine et qui peinent à se replacer sur le marché du travail, principalement en raison de leur âge. Pour eux la retraite qui découle d’une perte d’emploi imprévue et d’une incapacité à trouver un poste, c’est un cauchemar.

PLANIFIER SA RETRAITE (PLAN A –TOUT VA BIEN)

Lorsqu’on débute sur le marché du travail, souvent dans la vingtaine, on peine à imaginer d’être aussi obsolète dans la cinquantaine que le serait un « iPhone 4 » en 2018.

Malheureusement, on doit toujours prévoir le pire quand on planifie. En effet, ce n’est pas quand tout va comme prévu qu’on regrette d’avoir planifié plusieurs scénarios, c’est quand les choses vont moins bien.

Il est donc plus prudent de prévoir d’autres scénarios que notre projet initial de retraite. À titre d’exemple, on peut faire une belle planification de retraite pour notre 65e anniversaire, mais, pourquoi ne pas faire un scénario pour 55 ans, au cas où?

PLANIFIER SA RETRAITE (PLAN B – OPTION ZÉRO DETTE)

Dans ce scénario B, on pourrait prendre le montant qu’on prévoit avoir accumulé à l’âge de 55 ans et voir quelles sont les alternatives.

À titre d’exemple, si Henry, 30 ans en 2018, prévoyait avoir accumulé la somme de 750,000$ au moment de son 65e anniversaire pour assurer sa retraite, quel serait le montant accumulé à 55 ans? Disons que la réponse est 500,000$.

À 55 ans, Henry perd son emploi de représentant senior à 100,000$ par année et ne peut espérer qu’un nouveau poste de représentant junior, à temps partiel, à 35,000$ par année.

Quelles sont ses options? L’une d’elles serait de ne plus contribuer à son plan de retraite et de laisser son 500,000$ déjà accumulé fructifier en attendant sa retraite.

Afin de conserver son objectif d’avoir 750,000$ à la retraite, Henry devra patienter à 70 ans pour prendre sa pleine retraite. En effet, 500,000$ investi pendant 15 ans au taux net de 2,75% (5,25% – inflation (2,5%)) lui procureront la somme de 750,000$ (approximatif).

De cette façon, Henry sera un préretraité de 55 ans, travaillant à temps partiel, avec un revenu de 35,000$ sans avoir à épargner pour la retraite.

Évidemment, ce scénario B demande à Henry de s’assurer qu’il aura le moins de dettes possible, idéalement aucune lorsqu’il débutera sa cinquantaine.

 PLANIFIER SA RETRAITE (PLAN C – OPTION FOURMI)

Un autre scénario serait de prévoir une retraite à 55 ans en cotisant au maximum au REER et au CELI. C’est un peu comme l’histoire de la cigale et de la fourmi. Henri fait la fourmi jusqu’à 55 ans et pourrait prendre sa retraite à ce moment, s’il le souhaite.

Si tout va bien côté travail, il est toujours représentant sénior à 100,000$ par année, il n’a plus à cotiser pour sa retraite et peu profiter de ses revenus de travail pour profiter au maximum de la vie, c’est la partie de la cigale, la plus agréable des deux surtout si on a été une fourmi pendant plusieurs années.

Si comme au scénario B, la seule option professionnelle pour Henry est un poste de représentant junior à 35,000$, à temps partiel, il peut l’accepter ou non, selon ce qu’il souhaite.

LE RÔLE DU PLANIFICATEUR FINANCIER

Il s’agit ici de deux exemples parmi d’autres possibilités en fonction de sa profession, son métier, ses habiletés, et ses rêves, car derrière chaque déception se cache une opportunité.

Ce genre de conseil fait partie du quotidien d’un planificateur financier. En fonction de ses permis d’exercices, il vous accompagnera et saura s’entourer d’autres professionnels selon les expertises requises.

Comme le précise l’Institut québécois de planification financière (IQPF)[1]:

La planification financière personnelle est un processus qui consiste à optimiser votre situation financière et votre patrimoine. La planification financière intègre les connaissances des sept domaines suivants : aspects légaux, assurance et gestion des risques, finances, fiscalité, placements, retraite et succession.

 Le rôle du planificateur financier est de vous aider dans l’élaboration de votre planification financière en vous traçant un plan d’action stratégique entièrement adapté à vos besoins et tenant compte de vos contraintes et de vos objectifs personnels. Il vous propose ensuite des stratégies et des mesures cohérentes et réalistes pour atteindre les objectifs que vous vous êtes fixés. Ce sont des atouts précieux pour suivre de près l’évolution de votre patrimoine et prendre la bonne décision au bon moment.

N’hésitez donc pas à consulter un planificateur financier reconnu par l’IQPF[2].

 

 

[1] https://www.iqpf.org/services-au-public

[2] https://www.iqpf.org/services-au-public/repertoire

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